Commissions La propriété de l’industrie céréalière n’a pas suivi l’ABC

novembre 12, 2019 | Eastern Canada

Rédigé par : Tom Steve, directeur général | Commissions du blé et de l’orge de l’Alberta

Si vous travaillez dans l’industrie céréalière depuis un certain temps, comme moi, vous avez probablement entendu parler des entreprises ABCD. L’acronyme représente les multinationales Archer Daniels Midland (ADM), Bunge, Cargill et Louis Dreyfus.

On estime que les entreprises ABCD contrôlent environ 70% du commerce mondial des grains, alors lorsque Louis Dreyfus a récemment vendu son réseau de manutention de grains au Canada à Parrish et Heimbecker, cela m’a fait penser à quel point les temps ont changé.

À la fin des années 90, le paysage céréalier au Canada changeait. Louis Dreyfus et le géant américain de la transformation alimentaire Conagra ont annoncé leur intention de construire des terminaux céréaliers dans l’Ouest canadien.

Parallèlement à ces investissements, ADM a acquis une participation de 42% dans United Grain Growers (UGG), mon ancien employeur, établi à Winnipeg. Avec les gisements de blé des Prairies dans la tourmente financière à l’époque, il était compréhensible que certains prédisaient que la propriété canadienne de l’industrie céréalière deviendrait bientôt une chose du passé.

Bien que la propriété canadienne ait certainement diminué, les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme prévu. Les pools et UGG ont évolué pour devenir Viterra, qui a finalement été avalé par le géant suisse Glencore.

ADM s’est complètement retirée des activités de manutention des grains au Canada lorsqu’elle a vendu sa participation dans Viterra et, bien que Bunge détienne une participation minoritaire dans G-3, l’entreprise anciennement connue sous le nom de CWB est en fait contrôlée par le fonds d’investissement saoudien Salic. G-3 construit de nouveaux ascenseurs dans les Prairies et un énorme terminal portuaire à Vancouver qui devrait ouvrir ses portes l’an prochain.

Ce que personne n’aurait pu prévoir, y compris moi, c’est la survie et la présence croissante des entreprises familiales canadiennes. Richardson, établi à Winnipeg, est maintenant l’un des deux principaux manutentionnaires de grains au Canada, avec Viterra. Cargill est loin troisième.

Étonnamment, les entreprises familiales Paterson Global Foods et Parrish & Heimbecker survivent non seulement dans le nouvel environnement, mais elles augmentent leur empreinte grâce à de nouveaux terminaux à la fine pointe de la technologie. P&H construit le terminal céréalier Fraser à Surrey, en Colombie-Britannique, en partenariat avec GrainsConnect, une coentreprise de GrainCorp, basée en Australie, et de la coopérative agricole japonaise Zen-Noh.

Il y a vingt ans, je doute qu’une seule personne aurait parié sur le rachat par P&H de l’une des entreprises ABCD ou sur le fait que les entreprises canadiennes prospéreraient dans le monde post-CCB.

Juste au moment où vous pensez que l’avenir est certain, ce n’est pas le cas.